Précarité alimentaire et changements socio-environnementaux

Dans le Tamil Nadu (Inde du Sud) et dans la région Centre Val de Loire (France).  Regards croisés.

Quelles stratégies pour plus de justice alimentaire ?

Dressé par les chercheurs du Cedete (université d’Orléans), de Citeres et du Gécho (université de Tours), de l'Institut Français de Pondichéry, des universités indiennes de Madras et de Pondichéry, mais aussi par les structures dédiées (Resolis, RTR Alimentation, IEHCA, réseau Inpact), le constat est celui d'une alimentation à deux vitesses : une respectueuse de l’environnement et des producteurs, constituée de denrées de qualité provenant de circuits locaux et courts s’adressant à un public aisé ; l’autre constituée de produits de plus mauvaise qualité, souvent transformés, venant de loin, produits dans des conditions environnementales désastreuses, s’adressant à des populations peu aisées.

L’objectif du programme de recherche PATAMIL, financé par la région Centre val de Loire, est de lutter contre ce système au nom de la démocratie et de l'équité alimentaires, et ce en identifiant concrètement des stratégies favorisant la justice alimentaire. Convaincus que le transfert d'expérience entre la région Centre-Val de Loire et le Tamil Nadu est fécond, PATAMIL engage des recherches opérationnelles croisées sur 2 sites locaux (PETR Centre Cher et agglomération orléanaise) et 2 indiens du tamil Nadu  (Territoire de Pondichéry et Jawadhu Hills) définissant les conditions de mise en place de systèmes alimentaires équitables. Ces recherches s’effectuent dans un double cadre de fragilité : le changement climatique, notamment en Inde, affectent grandement la production alimentaire ; les crises économiques liées aux crises sanitaires et aux conflits géopolitiques perturbent fortement, notamment en France, l’aide et les circuits alimentaires.

Illustration : Repas traditionnel de deux enfants indiens dans les Jawadhu Hills ©B. Sajaloli, 2023

Bertrand SAJALOLI

Agrégé de géographie, maître de conférences classe exceptionnelle à l'université d'Orléans, chevalier des palmes académiques, Bertrand Sajaloli, né le 20 août 1958, consacre ses recherches à une notion peu mobilisée par les géographes, la culture de la nature, dont l'hypothèse principale est que le rapport culturel que les êtres humains, les groupes sociaux et les sociétés locales, les collectivités locales et les États entretiennent avec la nature est un agent biogéographique majeur, façonnant des paysages, intervenant sur les fonctionnements des écosystèmes et, in fine, sur leur richesse biophysique, leur biodiversité et leur durabilité.

Vice-président de CENTRAIDER (www.centraider.org) depuis 2011, Bertrand Sajaloli consacre également ses recherches au développement des pays du Sud, notamment en matière de souveraineté alimentaire. Co-responsable des APR-IR RADICEL-K et BIOSOL consacrés au diagnostic de l'aide au développement et à la diffusion de l'agroécologie au Burkina Faso, il dirige également les recherches menées dans le projet BOUDIOU également financé par la Région Centre Val de Loire qui s'intéressent aux effets du changement climatique sur les marais urbains et maraichers de Bourges (Cher) et de Diourbel (Sénégal). Actuellement, il co-dirige avec Laura Verdelli le programme PATAMIL consacré à la justice alimentaire dans le Tamil Nadu et en région Centre Val de Loire.

Laura VERDELLI

Maître de conférences au Département de Aménagement de l'espace et Environnement de l'École polytechnique de l'Université de Tours et chercheur à l'UMR 7324 CITERES UMR CItés, TERritoires, Environnement et Sociétés, Laura Verdelli, née le 20 novembre 1967, a obtenu un diplôme en Architecture et urbanisme (Politecnico di Milano, Italie), un post-diplôme en Architecture du paysage (Fondazione Minoprio) et un doctorat en Aménagement de l'espace et Urbanisme de l'Université de Tours (France) et en Patrimoine culturel et muséologie à l'Université de Coimbra (Portugal).

Ses recherches portent sur la construction de nouveaux objets patrimoniaux et leurs impacts spatiaux au regard, par exemple, des politiques publiques, du tourisme et de l'évolution des réseaux d'acteurs.

Sa participation à plusieurs projets de recherche a permis de mettre en évidence (i) le lien entre forme urbaine et vulnérabilité aux risques d'inondation (projet PRÉCIEU), (ii) la place qu'occupent les fronts de mer urbains dans les politiques publiques contemporaines (projet ARCUS, Tamil Nadu - Inde),  (iii)) la place de la touristification dans l'évolution des paysages des marges (projet AQAPA, Uttarakhand - Inde), (iv) la place des patrimoines et des paysages sur la vie quotidienne et sur le bien-être (projet FEDER UE, 2015-2018, Régions Centre Val de Loire et Pays de la Loire – France et (v) le lien entre agriculture, paysage et usages de l'eau (projet WATER-Pondi, Territoire de l'Union de Pondichéry - Inde). Actuellement, elle co-dirige avec Bertrand Sajaloli le programme PATAMIL consacré à la justice alimentaire dans le Tamil Nadu et en région Centre Val de Loire.